Si j’étais un des sept nains, je
serais Atchoum. D’ailleurs, je me souviens bien, lorsque je suis
sorti du ventre de ma mère, au lieu de brailler comme tous les
bébés, j’ai commencé par éternuer. Mes parents ont fait tout ce
qui était en leur pouvoir pour me soigner ; je ne peux le leur
reprocher. Leur confiance inébranlable dans l’allopathie m’a
permis d'être nourri de médicaments aux frais de la sécu, pendant
toute ma jeunesse. Le résultat a été qu’à 28 ans, l’asthme a
débuté...
Bien plus tard, alors que je vivais en
Sardaigne des quelques revenus de mon entreprise, mon employé m’a
conduit pieds et poings liés chez un charlatan — Enfin… c’est
comme ça que je nommais les homéopathes à l’époque. — À la
décharge de mon salarié, je dois reconnaître que, la nuit, je
restais assis pour pouvoir respirer, et que je passais mes journées
les mains encombrées de mouchoirs. Mon rendement à l’œuvre en
pâtissait, ce qui augmentait proportionnellement la quantité de
travail qu’il devait fournir.
La première visite a duré trois
heures. Heureusement que ma compagne m’assistait, notant tout,
sinon, je n’aurais quitté son cabinet qu’avec une idée assez
précise de l’étendue de mon ignorance. Pour abréger, je dirais
qu’après trois semaines de régime, je respirais comme un nouveau
nez… Heu… pardon ! Comme un nouveau-né.
Lors d’un séjour à Lyon, ma
compagne, ma belle-sœur et moi-même mangions dans un délicieux
restaurant, dont je tairai le nom à cause de la suite de l’histoire.
En me levant de table, je fus pris d’un étourdissement. Le terme
n’est pas exact ; plutôt d’une perte d’équilibre
unilatérale vers le côté gauche. Aimablement soutenu, nous prîmes
le bus pour aller admirer les trompe-l’œil de la Croix-Rousse. Je
rasais les murs pour ne pas tomber…
Sans rentrer dans les détails, je
dirais que trois jours après, j’étais de nouveau en état de
voyager, bien qu’incapable de me tenir debout tout seul. J’avais
refusé de voir un médecin français, non pas que je mette leurs
compétences en doute, mais je tenais à éviter qu’un inconnu me
prescrive une dose quelconque d’antibiotiques.
Nous rentrâmes donc directement en
Sardaigne, ce qui me permit de rendre visite immédiatement à mon
cher docteur, ex-rebouteux, promu au rang de sauveur de l’humanité…
Quand je dis « immédiatement », c’est tout à
fait relatif. Il s’agissait pour moi, de parvenir à son cabinet en
longeant exclusivement les murs situés sur ma gauche, quitte à me
déplacer en marche arrière.
Après avoir passé vingt minutes,
assis devant un appareil de mesure, muni de deux sondes que je tenais
dans mes mains, d’une troisième posée sur ma tête et d’une
plaque conductrice sous mes pieds, le verdict tomba :
Virus « tartempion » logé
dans le pancréas, assassiné par mes propres anticorps.
— Est-ce le sentiment de culpabilité,
face à cet horrible crime qui me fait perdre l’équilibre ?
demandai-je.
— Non, c’est le pancréas qui
réclame de l’aide aux autres organes, me répondit l’homme de
science en me branchant de nouvelles électrodes.
À ce moment, j’aperçus sur
l’appareil en question, une étiquette : « Sounds and
Colors »
Devant ma surprise, il m’expliqua que
la douleur est un moyen de communication entre les organes et que son
signal est composé de couleurs et de sons. Pour moi, ce fut une
révélation. Ayant été un gosse d’une santé précaire, je me
souvenais parfaitement qu’un spécialiste m’avait demandé,
comment était cette douleur que je ressentais. Sans plaisanter, je
lui en avais décrit la couleur avant de reproduire entre mes lèvres,
le son correspondant. Je me souviens surtout la tête qu’il a
faite, ainsi que celle de ma mère… Je n’ai jamais recommencé.
Devant mon intérêt croissant, mon
bon docteur continua :
— Il y a plusieurs solutions. Dans
ton cas, l’appareil va écouter ton pancréas, puis, reproduire le
même signal en plus fort de manière à ce que les autres organes se
décident à l’écouter.
— Ah ! Et, donc… le fait que
je sois dur d’oreille expliquerait que mes organes le soient
aussi ?
J’ai compris à son éclat de rire
qu’il me croyait moins bête que je ne l’étais.
Toujours est-il que dix minutes plus
tard, je parcourais la pièce dans tous les sens, sans la moindre
perte d’équilibre. Non content du résultat, il me prescrivit un
médicament tout en m’expliquant :
— C’est comme le goût, par
exemple, ça sert à informer entre autre, le système digestif de ce
qu’il va devoir digérer… D’ailleurs, tu vois… ce
médicament-là, on sait très bien quel signal la langue enverra au
cerveau après l’avoir analysé… Tiens ! Tu vas voir, tu ne
vas pas l’acheter, je vais simuler la prise des pastilles avec ma
machine !
Quelle honte ! Quel mauvais
médecin ! Aucun respect pour notre noble société de
consommation qu’il piétine sauvagement, au lieu de la traiter avec
déférence et soumission. Cet inconscient qui grignote jour après
jour sur la marge bénéficiaire de nos respectueux laboratoires
pharmaceutiques. Criminel, va ! Mauvais citoyen !
Mais c’est bien fait pour lui ;
dans sa mansuétude légendaire, et avec l’unique souci de
préserver notre santé, le gouvernement italien oblige les gens de
son espèce, à être de garde deux nuits par semaine à l’hôpital.
Contrainte à laquelle les bons médecins, ceux qui savent rédiger
de coquettes ordonnances dans le plus grand respect des institutions,
ne sont pas soumis.
C’est assez comique, de penser que
s’il vous survient un malaise en Italie la nuit, vous serez
certainement soigné par un toubib dont les compétences ne sont pas
prises au sérieux. Eh bien, je vous rassure, je n’ai entendu
personne s’en plaindre, sauf les médecins rebelles bien entendu.
Bibliographie :
La nouvelle médecine allemande (Dr.
HAMER) : http://www.newmedicine.ca/
La lupa de la nueva
medicina (Dr. Fernando CALLERÓN) :
http://www.aamepsi.com.ar/upload/doc/la_lupa_de_la_nueva_medicina_callejon.pdf
Décodage biologique des maladies
(Christian FLÈCHE)
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